La lettre de l’administrateur FO Les PREDICAteurs : VENI, VIDI, VINCI…

, par Christelle MARTIN

Le gouvernement a vendu les actions d’ADP à VINCI et PREDICA, détenues par l’Etat lui-même, et le FSI, filiale de la caisse des dépôts.

L’Etat ne détient plus désormais que 50,2% du capital d’ADP. VINCI détient désormais 8%.

Dans cette transaction, l’Etat s’est engagé à ce que les deux entreprises, VINCI et PREDICA, aient un siège au Conseil d’administration, (CA) à l’occasion de l’Assemblée Générale des actionnaires, en mai 2014.

Le loup est impatient de rentrer dans la bergerie…

Mais l’impatience a eu raison de cette prudence car les deux entreprises ont obtenu la possibilité de rentrer dans le CA depuis vendredi 29 novembre, en tant que censeurs.

Les censeurs n’ont pas le droit de vote, mais ont accès à tous les documents du CA, comptes, stratégie, etc.

C’est une façon de se « préparer » pour être en parfaite connaissance de l’entreprise avant d’être élus par l’AG des actionnaires de mai prochain.

Prochaine étape, « next step » ?

De toute évidence la stratégie de VINCI est claire : ils vendent aujourd’hui leurs parkings pour se concentrer sur les concessions aéroportuaires, après s’être concentré sur les autoroutes.

Mais qui aujourd’hui officie à l’APE, (agence de participation de l’Etat), un ancien dirigeant de…VINCI !

La boucle est ainsi bouclée et VINCI est prêt à attendre quelques années pour rafler la mise et obtenir du gouvernement la privatisation d’ADP, ce qui entrainerait la liquidation du statut du personnel et le démantèlement de l’entreprise.

Nous avons obtenu du gouvernement actuel qu’ADP reste dans le giron de l’Etat, mais pour combien de temps ?

Espérons qu’un jour le personnel pourra dire : VENI, VIDI, VICI.

Orly, le 2 décembre 2013.