Le premier mouvement syndical confédéré date de 1895 et a pris pour nom Confédération Générale du Travail (repris d’ailleurs dans de très nombreux pays). La CGT regroupait l’ensemble des secteurs d’activité sur la base du respect et de la tolérance des idées de chacun. C’est en 1906, à Amiens, que la CGT, voulant préciser son rôle dans la société et la base de son recrutement, adoptait la "Charte d’Amiens".

Retenons essentiellement que celle-ci préconisait le principe de l’indépendance du syndicat et le droit pour chacun, quelle que soit son opinion politique, religieuse ou philosophique, de rejoindre le mouvement syndical. Sur cette base, cet équilibre, le mouvement se développait de manière unitaire, sans exclusive, son action étant consacrée à la défense des droits économiques et moraux des travailleurs. Ce sont là des principes, qui restent les nôtres.

Cependant, une organisation de masse, donc influente, fait toujours l’objet de convoitises, et l’histoire du syndicalisme est jalonnée de tentatives de récupération, d’aliénation, tant de l’extérieur que de l’intérieur.

Trois scissions eurent lieu, la troisième, celle qui vit notre création, fut dictée par la mainmise du Parti communiste français au lendemain de la Libération en 1945. Il fallait du courage pour repartir à zéro et créer un syndicalisme fidèle aux principes énoncés précédemment. La rupture fut physique, les communistes staliniens, au sein de la CGT, non seulement contrôlaient tout, mais utilisaient le syndicat comme force d’appoint pour leur parti. Nous y avons pratiquement tout perdu, sauf le droit de garder l’appellation CGT, parce que les militants de FO (le nom découle de la Résistance Ouvrière, groupement auquel appartenaient nos militants pendant la guerre) ont fait valoir- qu’ils étaient les héritiers légitimes, et nous ajouterons fidèles et loyaux, des fondateurs de la CGT.

La CGT, c’est nous.