La résolution d’orientation générale

, par Christelle MARTIN

Réuni le 20 novembre 2015, au siège de la Fédération FO de l’Equipement, de l’Environnement, des Transports et des Services, le XXXIIème Congrès du SG FO ADP, réaffirme son attachement au syndicalisme libre et indépendant, incarné depuis le Congrès de Nantes par la CGT-FO.

Fidèle à la Charte d’Amiens, la CGT-FO poursuit le double combat de la transformation sociale de la société́ par l’action syndicale, par la grève générale, pour la rendre plus juste, et du combat quotidien pour arracher les revendications.

Il considère que l’indépendance syndicale vis-à-vis du gouvernement, du patronat, de toutes structures ou influences extérieures y compris les partis politiques est une nécessité́ mais également la condition indispensable à la représentation et à la défense des droits et intérêts matériels et moraux des salaries, demandeurs d’emploi et retraités.

Le Congrès constate que la crise du capitalisme, systémique, et non conjoncturelle, se poursuit, s’aggrave.

Désormais, le capitalisme financier, avec ses organes, Fond Monétaire International (FMI), Banque mondiale, Banque centrale européenne, mais aussi l’OCDE, et les officines, analystes financiers, agences de notation, fonds de pension, fonds spéculatifs, etc., s’attaquent non seulement aux entreprises, aux individus, mais également aux nations.

L’endettement déclenche des taux d’intérêts d’usuriers. Tel Diafoirus, on tue les malades.

Le Congrès constate que les vieux adages d’autres siècles se vérifient, il vaut mieux faire payer les pauvres que les riches car ils sont plus nombreux. Ce sont donc les peuples qui doivent payer les frais de crises liées à la spéculation à court terme, voire de payer les conséquences d’escroquerie comme ce fut le cas pour ENRON, Lehman Brothers, et bien d’autres.

Il constate que sur le moyen et long terme, ces politiques d’austérité sont suicidaires socialement, économiquement et démocratiquement. Elles conduisent à l’enfoncement dans la crise, la paupérisation, la montée vertigineuse des inégalités et au final, favorisent les idéologies du rejet de l’autre.

Les plans d’austérité, les privatisations de secteurs pourtant rentables, ne feront qu’accélérer cette crise en plongeant la quasi totalité des pays développés dans la récession. C’est pourquoi, le Congrès dénonce et combat les plans de rigueur annoncés et d’ores et déjà mis en place par le gouvernement, lesquels constituent une nouvelle attaque contre les salariés du pays et leur famille.

Le Congrès estime qu’il est urgent de préparer, par l’action commune si possible, une réponse à la hauteur des attaques y compris par un appel à la grève générale. Le Congrès appuie la position de la Confédération contre les plans de récession et d’austérité concoctés par l’Union européenne.

Le Congrès réaffirme que seule les créations d’emplois et l’augmentation générale des salaires, la revalorisation des pensions peuvent être à même de régler les problèmes de pouvoirs d’achat auxquels les salariés sont confrontés et par la même relancer la consommation, l’économie et la croissance.

Le congrès constate que les gouvernements successifs ne se sont pas opposés à la dictature de la finance mondiale, au contraire, ils l’ont mise en œuvre.

Il constate que des pays comme le Brésil, l’Espagne, sont les premiers à privatiser leurs aéroports et que le gouvernement français suit cette voie, ayant engagé la privatisation des aéroports de province via la loi Macron. Après la vente de l’aéroport de Toulouse aux Chinois, ce sont Nice et Lyon qui vont passer sous les fourches caudines des privatisations.

Cette crise mondiale fait caisse de résonance en Europe, laquelle est au bord de l’implosion ou de l’explosion. D’une situation de convergence voulue par le traité de Maastricht, puis Lisbonne, nous sommes aujourd’hui en situation de divergence.

Il constate que les contre-réformes détruisent les fondements mêmes de la République laïque et sociale ; remettent en cause la protection sociale, la fonction publique, les services publics qui sont les seuls garants de l’égalité des citoyens.

Il se félicite de la participation des militants à toutes les initiatives menées par la cgt-FO contre la politique gouvernementale.

Le congrès constate que les journées d’actions, auxquelles notre confédération a appelé, n’ont rien réglé. Le président Hollande l’a bien résumé récemment, dans le cadre du « dialogue social » : « le dialogue social n’évite pas les conflits, il les organise ».

Le congrès estime que seule la grève générale interprofessionnelle, au-delà̀ des journées d’action pourra faire reculer le gouvernement et le patronat pour stopper les contres reformes et arrêter de faire payer les frais de la crise aux salariés, retraités et chômeurs.

Le Congrès réitère son opposition à la loi du 20 août 2008 dite sur la représentativité syndicale, véritables entraves aux libertés syndicales et revendique son abrogation.

Il dénonce cette loi liberticide, visant à transformer les syndicats en machines électorales, interdisant aux syndiqués de choisir librement leur délégué syndical et qui remet en cause la hiérarchie des normes via les accords dérogatoires.

Toutefois, le Congrès constate que le proverbe "dura lex, sed lex" (la loi est dure mais c’est la loi), s’applique à ADP, la CFDT comme la CFTC ayant perdu leur représentativité et SUD ne l’ayant pas obtenu.

Le Congrès condamne la loi Diard du 19 mars 2012, véritable remise en cause du droit de grève et revendique son abrogation.

Le Congrès dénonce les velléités du patronat et gouvernement de remettre en cause le droit du travail et condamne toute remise en cause des droits des salariés dans le code du travail.

Le Congrès estime que plus que jamais, le SG FO ADP a une responsabilité très importante, non seulement pour ses adhérents, ses sympathisants, mais également pour l’ensemble du personnel d’ADP.

Il estime que la privatisation totale de l’entreprise, qui aboutirait à la disparition du statut du personnel, a failli être à l’ordre du jour, à l’instar de Toulouse, Nice et Lyon. Le Congrès se félicite de l’action du syndicat au niveau du gouvernement ayant écarté ADP d’une privatisation dans le cadre de la loi Macron.

Il dénonce la décision de l’actionnaire principal, l’Etat, représenté par le Ministre de l’économie et des finances et de la direction d’ADP, de ne pas remplacer un départ sur deux pendant la durée du Contrat de Régulation économique (CRE3) tout en limitant les augmentations générales de salaire alors qu’en parallèle, la part des bénéfices nets reversés aux actionnaires est passée de 50% à 60%.

A l’inverse, le syndicat FO ADP réaffirme qu’il défendra les acquis des salariés d’ADP et revendique notamment :

 L’arrêt du gel des embauches
 Le maintien de tous les emplois statutaires
 L’ouverture des postes nécessaires à la couverture du besoin opérationnel,
 L’affichage et pourvois des postes vacants
 Le remplacement des absents et la compensation des temps partiel
 Le maintien et respect de toutes les qualifications statutaires,
 L’arrêt de la sous-traitance, le retour des activités sous-traitées et filialisées
 Le maintien du statut du personnel et de son unicité y compris pour les cadres
 L’augmentation générale des salaires.
 L’amélioration du mode d’avancement des cadres
 L’amélioration des conditions travail

Le Congrès comprend que de nombreux salariés, dont certains adhérents, sont demandeurs de partir en préretraite, ou souhaitent avoir leur pécule défiscalisé́ sans attendre d’avoir 65 ans.

Toutefois, il dénonce les Plans de Sauvegarde de l’Emploi (PSE), plans de licenciements déguisés, permettant ainsi à la direction de réduire massivement les effectifs, et s’interdisant par là même d’embaucher parmi les catégories concernées par les PSE. A ce titre le Congrès rappelle à la direction sa responsabilité sociale.

Le Congrès se prononce en faveur d’un accord sur les préretraites, notamment pour les travaux pénibles, horaires décalés, ateliers, agents exposés aux intempéries, etc...

Le Congrès appelle les salariés d’ADP à se regrouper autour de FO pour établir les revendications et exiger avec lui le retour aux véritables négociations sur les effectifs.

Il revendique également la réinternalisation des activités sous-traitées, et souligne que les frais de sous-traitance dépassent depuis plusieurs années la masse salariale.

Il revendique également la mise en œuvre d’un véritable paritarisme, la transparence, sur tout ce qui touche au triptyque formation, emploi, promotions.

Il se prononce pour la politique contractuelle, mais estime que le découpage des négociations aboutit à un maquis de textes non respectés par les différentes directions, et à des milliers d’heures de négociations pendant lesquelles les délégués syndicaux ne sont pas sur le terrain.

En conséquence, le Congrès réaffirme que la DRH doit recentraliser tout ce qui relève du respect du Droit du travail, du Droit social, du Statut et des accords sur l’emploi, la formation, la GPEC, afin d’en être le garant.

Le Congrès exige des règles transparentes et négociées sur le pourvoi des postes, les promotions et déroulement de carrière.

De ce point de vue, il revendique les emplois, les qualifications nécessaires et les formations permettant les promotions.

Le Congrès réaffirme que le rôle du syndicat, sa force sont directement liés à son audience, donc au nombre de ses adhérents.

Il se félicite des nouvelles adhésions réalisées, tout en constatant que le taux de renouvellement est encore trop important.

De même, le Congrès se félicite que des nouveaux adhérents et militants prennent des responsabilités, et réaffirme la nécessité de se former pour être plus efficace, dans l’intérêt des adhérents, des sympathisant, et au-delà, dans l’intérêt de tout le personnel d’ADP.

Il reprend à son compte la résolution du Conseil syndical priorisant la présence sur le terrain contre la réunionite de la direction.

Le congrès rappelle son attachement indéfectible à la libre circulation des hommes et des femmes. En conséquence, aujourd’hui comme hier (révolution en Espagne, fascisme en Italie, nazisme en Allemagne et immigration économique) le congrès se déclare favorable à l’accueil des travailleurs qui sont amenés à devoir quitter leur pays d’origine quelque soit le motif : guerre, réfugiés climatiques, crise économique…

Le Congrès rappelle son attachement à la défense de tous les travailleurs sans distinction d’origine ou de nationalité.

Le congrès condamne les actes terroristes perpétués en Ile de France et témoigne de toute sa compassion aux proches des victimes. Ces actes portés par le fanatisme n’ayant d’autres buts que de semer la peur et la division.

Le congrès met en garde contre tout renoncement possible aux principes démocratiques et de liberté que pourrait engendrer cette peur.

De ce point de vue, nous ne confondons pas l’union nationale avec la nécessaire unité et indivisibilité de la République.

Le Congrès appelle les salariés d’Aéroports de Paris, à rejoindre le syndicalisme libre et indépendant que perpétue et représente la cgt-Force Ouvrière.

Résolution adoptée à l’unanimité le 20/11/2015

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