La lettre du Conseil d’Administration

, par Christelle MARTIN

Le 27 juin un CA a eu lieu. A ma demande un point était à l’ordre du jour sur le devenir du patrimoine foncier d’ADP. La direction a fait une présentation de la partie de la loi PACTE, (926 pages) qui concerne ADP.

La direction s’est voulue rassurante.

Pendant 70 ans ADP resterait propriétaire de son patrimoine foncier, terrains et aérogares soit pendant la durée de la concession. Au-delà, la propriété reviendrait à l’Etat.

Pourtant la loi et la jurisprudence sont constantes : les ports, ponts et routes doivent demeurer propriété de l’Etat même si une concession peut être donnée comme pour certaines autoroutes.

Cette situation est donc juridiquement instable.

Par ailleurs, la direction explique que le statut du personnel sera préservé.

Certes le code du travail dispose qu’une entreprise privée chargée de missions de services publics peut avoir un statut réglementaire, mais quel intérêt d’avoir un statut si il ne reste que quelques centaines de cadres, tout étant sous-traité, à l’image des aéroports américains ou hollandais ?

Par ailleurs le gouvernement envisage d’avoir une "Golden share", ce qui donne un droit de véto au cas où l’actionnaire principal, Vinci par exemple, déciderait de vendre ses actions aux Chinois, par exemple.

Cette option est également instable juridiquement car la Cour européenne de justice et plusieurs Etats de l’UE sont opposés à ce principe jugé contraire à la libre concurrence et exorbitant. Ou va ADP ? Le personnel va vivre de difficiles années, c’est évident. L’heure est à la mobilisation, nous ne sommes pas des moutons que l’on emmène à l’abattoir.

Serge Gentili Administrateur représentant les salariés. Elu FO

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