Article paru dans FO Hebdo 3087 UNE RÉFORME DU CONGÉ PARENTAL EN TROMPE L’OEIL ?

, par Christelle MARTIN

Le Sénat a adopté en première lecture, le 18 septembre, le projet de loi sur l’égalité des femmes et des hommes.

Sa mesure phare : une réforme du congé parental dont l’objectif est de favoriser un meilleur partage entre les hommes et les femmes, et donc d’inciter les pères à prendre part de manière plus importante à ce congé. Ainsi, à partir du 1er juillet 2014, les parents d’un seul enfant, qui ont aujourd’hui droit à six mois de congé parental, pourront prendre six mois de plus, à la condition que ce soit le second parent qui en soit bénéficiaire. À partir de deux enfants, le congé parental, dont la durée est de trois ans, sera raccourci à deux ans et demi pour un parent, les six mois restants ne pouvant être pris que par l’autre parent.

Lors de la consultation du conseil de la Caisse nationale d’allocations familiales (CNAF) sur le projet de loi, en juin, les représentants de FO avaient émis un avis défavorable.

Force Ouvrière estime que le projet ôte des droits aux femmes, donc aux familles, sans certitude que les pères prendront bien part au congé parental.

Remédier aux inégalités salariales

Alors que le congé parental est actuellement pris à 97% par les femmes, l’État ferait ainsi au passage une économie de 405 millions d’euros. « Pour que la mesure soit réellement efficace, il faudrait remédier aux inégalités de salaires entre les hommes et les femmes », affirme Jean-Marc Bilquez, Secrétaire confédéral FO chargé de la protection sociale. Les femmes touchent en moyenne des salaires inférieurs de 27% à ceux des hommes dans le privé, et la perte de revenus est en général moindre pour une famille dont la mère prend le congé parental, et non le père.