EBOLA FO ADP écrit au PDG

, par Christelle MARTIN

La direction a adressé ce jour un INFODIF à l’ensemble du personnel d’Aéroports de Paris :

Dans le contexte de l’épidémie de fièvre Ebola, Aéroports de Paris souhaite informer ses personnels des mesures mises en place afin d’éviter toute inquiétude injustifiée.

Aucun cas n’est à ce jour recensé sur le territoire français. L’Etat a décidé la mise en place, à compter du samedi 18 octobre, d’un contrôle complémentaire aux mesures prises dans les aéroports au départ des pays concernés par l’épidémie, pour les passagers en provenance de Guinée (prise de température, fiches d’information et de traçabilité).

Depuis le mois d’août dernier, des procédures spécifiques de prévention et d’intervention en cas de signalement d’un cas suspect à bord d’un aéronef ont été activées. Celles-ci permettent que les services médicaux d’Aéroports de Paris interviennent au plus vite pour lever le doute à l’arrivée des vols signalés, en liaison avec les médecins du SAMU 75 et de l’InVS (Institut de Veille Sanitaire).

A ce stade, la mise en place de ces mesures ainsi que les critères de transmission du virus par fluides corporels uniquement (de source médicale, il est rappelé que le virus n’est pas transmissible par l’air ambiant), ne justifient pas, pour les personnels en contact avec le public, l’emploi de moyens de protection individuelle sur les postes de travail.

Par ailleurs, il est fait un rappel des règles élémentaires d’hygiène :

• Se laver régulièrement les mains à l’eau et au savon, ou utiliser à défaut une solution hydro-alcoolique.

• Au cas où une personne, dans un terminal ou tout lieu public, se signalait en provenance d’un pays affecté en se plaignant de fatigue intense et de forte fièvre, il conviendrait de lui demander de rester sur place et d’appeler immédiatement le 15 ou le 18 pour signaler le cas.

Pour toute information complémentaire l’Etat français a mis en place, entre 09h00 et 21h00, un numéro vert : 0800-13-00-00.

Le service de santé au travail et les services médicaux d’aéroports sont également à votre disposition.

La Direction des ressources humaines - 17 octobre 2014

La réaction de FO ADP

Monsieur le Président,

L’article L4121-1 du Code du travail dispose : " L’employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs.

Ces mesures comprennent : 1° Des actions de prévention des risques professionnels et de la pénibilité au travail ; 2° Des actions d’information et de formation ; 3° La mise en place d’une organisation et de moyens adaptés. L’employeur veille à l’adaptation de ces mesures pour tenir compte du changement des circonstances et tendre à l’amélioration des situations existantes".

Notre organisation syndicale constate comme c’est le cas systématiquement dans le cadre de risque de pandémie, une absence d’information réelle et sérieuse de l’employeur vis-à-vis du personnel.

Pire, nous estimons que l’employeur ne respecte pas son obligation d’information et de mise en place des mesures nécessaires pour garantir la sécurité et protéger la santé des salariés.

En effet, il est scandaleux selon nous que l’infodif qui vient d’être adressé au personnel indique que les mesures mise en place (contrôle des températures des passagers sur le seul et unique vol direct Conakry-CDG) ainsi que les critères de transmission du virus par fluides corporels, ne justifient pas, pour les personnels en contact avec le public, l’emploi de moyens de protection individuelle sur les postes de travail.

Une très grande majorité des salariés au contact avec le public, (SSIAP, agents accueil/infos, agents parc, sureté, sous-traitants…) ne sont pas à l’abri d’un postillon ou d’un éternuement d’un passager infecté. Nous vous rappelons qu’un passager venant du Nigeria et ayant transité via CDG est actuellement en isolement à Madrid.

Notre organisation syndicale revendique la mise à disposition des équipements de protection (gants et masques à minima) à l’ensemble du personnel au contact avec le public afin, si un passager "suspect" se manifestait de permettre aux salariés de se protéger dans l’attente de l’arrivée des secours et du service médical d’urgence.

Nous revendiquons également depuis des mois, la mise à disposition de solutions hydro-alcoolique en CHSCT qui même si elles ne remplaceront jamais un lavage des mains au savon, permettent de se désinfecter les mains dans l’attente de pouvoir se déplacer sur un bloc sanitaire.

Enfin, nous estimons qu’il est inadmissible que nos équipes SSIAP, en charge de l’assistance à personne dans nos terminaux n’aient pas en tant que professionnels du secourisme eu d’informations plus précises, ni de protocole à suivre au prétexte qu’ils ne font pas partie de la chaine des secours alors qu’ils sont en première ligne. A ce titre, nous demandons notamment la mise en place d’un protocole EBOLA les concernant, la mise à disposition de thermomètres sans contact humain (laser et/ou thermique) de bonne qualité.

Pour terminer, nous souhaitons une information précise à destination de l’ensemble du personnel y compris le personnel sous –traitant sur les symptômes et mode de transmission. Il est certainement possible d’organiser des réunions d’information en présence de professionnels comme le médecin chef du SMU, ouvertes à tous les salariés de nos plateformes.

Nos syndicat estime que l’information et la sensibilisation est le seul moyen d’éviter la propagation des virus, tout en mettant fin au risque de psychose des salariés. En effet, si malheureusement des cas d’Ebola se déclaraient en France, les 125 000 salariés de nos aéroports pourraient être vecteurs de la maladie et la transmettre à beaucoup de personnes. Or la priorité est d’arrêter la propagation par une sensibilisation des populations afin de confiner le plus rapidement possible toute personne présentant des symptômes et donc contagieuse en contactant pour la France, le SAMU.

Salutations distinguées

Christelle MARTIN

Secrétaire du syndicat