Le 33ème Congrès du syndicat FO ADP, tenu au siège de la Fédération FO de l’Equipement, de l’Environnement, des Transports et des Services (FEETS-FO) le 16 mars 2018, réaffirme son attachement indéfectible au syndicalisme libre et indépendant, revendicatif, poursuivi et maintenu par la cgt-FO, fidèle à la Charte d’Amiens basée sur le combat contre l’exploitation de l’homme par l’homme.
Le congrès se tient dans une situation particulière, puisque les médias se sont faits l’écho depuis quelques jours de la volonté du gouvernement de privatiser Aéroports de Paris et de céder l’intégralité des 50.6% du capital détenu.
Le Congrès constate que, plus que jamais, l’organisation des salariés dans des organisations syndicales indépendantes des partis politiques, du gouvernement, du patronat, des sectes philosophiques et religieuses, est indispensable.
La privatisation, le bradage ou la liquidation des missions de services publics par la suppression de 120 000 postes de fonctionnaires, les privatisations annoncées (Française des jeux, ADP, Engiez…), la remise en cause des statuts particuliers des salariés des entreprises publique (cheminots), la destruction des moyens de production par leur externalisation, délocalisation, la remise en cause de tous les acquis sociaux y compris séculaires et fondamentaux, imposent la mondialisation de l’économie. Tous les gouvernements successifs se plient à la loi du marché comme unique solution pour l’humanité.
Pourtant cette politique ultra libérale menée partout dans le monde, est rejetée par les salariés puisqu’elle détruit les fondements de notre société républicaine, notre droit au travail, de vivre dignement, notre Sécurité sociale égalitaire basée sur les principes de solidarité des salariés via les cotisations sociales. A ce titre, le congrès condamne la suppression des cotisations sociales remplacées par l’impôt via l’augmentation de la CSG aboutissant à l’étatisation de notre sécurité sociale et ayant baissée le pouvoir d’achat des salariés d’ADP au même titre que celui des retraités ou fonctionnaires et ceci au nom de la solidarité intergénérationnelle.
Le congrès constate que le monde syndical est la proie depuis des années de ceux qui veulent briser toute résistance des salariés. La loi sur la représentativité syndicale a confisqué le droit de désigner le délégué syndical de notre choix. La loi Diard, malgré un service minimum réglementaire à ADP, a imposé aux salariés de se porter grévistes 48H avant. La loi Rebsamen a modifié le fonctionnement des instances représentatives, imposant la parité pour la constitution des listes électorales, mettant en place des mini CHSCT pour tous les projets de réorganisations, réduisant ainsi la délégation du personnel pour les consultations ou en regroupant les consultations du Comité d’Entreprise en bloc, limitant ainsi les débats. La loi travail a remis en cause la hiérarchie des normes permettant aux accords d’entreprises de déroger aux accords de branches et nationaux sur la durée du travail. Les ordonnances Macron ont aggravées l’inversion de la hiérarchie des normes, tout en plafonnant les indemnités de licenciements en cas de licenciement sans cause réelle et sérieuse. Elles font également disparaitre les trois instances représentatives du personnel (délégués du personnel, CE, CHSCT) par leur fusion en un comité social économique (CSE), diminuant ainsi drastiquement le nombre des représentants du personnel garant localement du respect des droits des salariés notamment sur des sujets importants comme l’hygiène, la sécurité et les conditions de travail.
Le congrès revendique leur abrogation.
A tous les niveaux, les tentatives d’intégration des syndicats afin de les transformer en courroies de transmission des décisions gouvernementales et capitalistes se multiplient. Les négociations sont transformées en réunion de concertation ou bilatérale et les salariés se retrouvent dans des ateliers, "workshop" et autres ou les employeurs leur laissent penser qu’ils peuvent négocier les projets en lieu et place des délégués.
Le congrès s’oppose à la transformation des réunions de négociation par des réunions de concertation.
Le congrès condamne donc toute forme de corporatisme visant à transformer le mouvement syndical en rouages co-décisionnels des institutions politiques.
Le Congrès met donc en garde les salariés sur toutes les formes de représentation prétendument démocratiques, des groupes de travail, des tables rondes, des conseils d’ateliers et de bureau, qui s’opposent à la libre négociation des organisations syndicales sur la base du mandat revendicatif donné par les adhérents. Plus grave, le congrès constate que la direction tente de manipuler les salariés en faisant semblant d’avoir leur adhésion au travers des prétendus "atelier".
Le congrès rappelle que le syndicat a pour vocation de revendiquer, informer, négocier et conclure des accords favorables au personnel sur la base des revendications tout en mobilisant afin de mettre en place le rapport de force nécessaire pour nous donner le pouvoir de négocier ou faire reculer la direction et le gouvernement.
Il confirme que seul, le syndicalisme libre et indépendant, revendicatif, peut être moteur de progrès social, et garant de la démocratie.
Il réaffirme que seul, le respect du mandat, peut préserver le cadre démocratique du syndicalisme.